Il ne ressemble à aucun autre mais vit dans l’ombre de ses congénères, au coeur central de l’Amérique du Sud, je vous emmène aujourd’hui à la découverte de ce pays si attachant et surprenant, le Paraguay. A l’aéroport, un homme paraguayen m’a demandé pourquoi je venais dans ce pays parce qu’il est très rare d’y voir des touristes. On y vient en général parce qu’on est né ici et qu’on vient rendre visite à sa famille ou parce qu’on rentre tout simplement du travail des pays voisins. Effectivement, la petite parisienne qui débarque à des milliers de kilomètres pour visiter le pays, ce n’est pas commun ! Et je tiens à préciser que ce n’est pas absolument pas un voyage sponsorisé, je fais la promotion de ce pays, conduite par les seules volontés de mon coeur et de ma passion car je le trouve fantastique et que j’ai envie qu’on le découvre.
Mais pourquoi ce beau pays est-il le moins connu du continent ? On dit toujours qu’il faut s’éloigner hors des sentiers battus pour découvrir l’authenticité, alors le fait qu’il ne reçoive justement pas un tourisme de masse le rend encore plus intéressant à découvrir et percer ses mystères, d’autant qu’on a la satisfaction de passer par là où peu sont passés. Je vais vous montrer à quel point ce pays hors du temps est attirant par sa culture authentique, pleine de jolies traditions et de légendes (déjà une bonne raison?) et vous donner 6 autres raisons d’y aller !
#1 Un pays hors des circuits touristiques
Des gens qui vont vous parler d’un voyage au Paraguay, il y en a peu ! C’est une destination assez rare encore trop peu connue, et les voyageurs ne pensent pas forcément à y passer lors de leur long périple sur tout le continent, ce qui est bien dommage ! Ce pays caché n’en est pas moins sans intérêt, loin de là. Pourquoi ne pas profiter justement de l’avantage que le tourisme de masse n’ait pas encore envahi le pays ? Parfois, c’est agréable d’être plutôt celui qui découvre une destination et la fait découvrir plutôt que celui qui suit les pas d’un million d’autres. Et en plus, vous évitez les bains de foule à croiser trop plein de touristes et pouvez avoir des photos sans personne dessus ni à vous battre avec le voisin ! Comme le tourisme n’est pas très développé, vous avez aussi la chance de vivre une expérience plus authentique en résidant chez l’habitant ou dans les posadas typiques par exemple, il faut dire que peu de gros complexes touristiques ont été développés (et tant mieux quelque part, que ça ne gâche ni le paysage ni n’abîme la terre !). Pensez à Cuba, où il y a encore peu de temps, une frontière était établie et les habitants étaient interdits d’aller dans la zone touristique. Quel intérêt de venir dans un pays si ce n’est que pour rencontrer d’autres touristes ? Ici, il n’est aucune difficulté à se mêler à la population locale, aller en boîte, dans un bar, un restaurant, un parc et presque passer pour un des leurs sans problème ! C’est là où réside toute l’authenticité de l’expérience.
#2 Etre adopté dans une culture chaleureuse et familiale
Une raison 100% humaine de s’y rendre, comme je le disais dans cet article, le Paraguay est l’un des pays les plus accueillants. Les gens ouvrent facilement leurs portes aux autres, y compris à des personnes qu’ils ne connaissent pas ou à peine. Le monde est petit, tout le monde se connaît au Paraguay et la confiance est de mise. Loin des repas en famille ennuyeux des dimanches, les repas partagés ici sont conviviaux, on y chante, on y rigole, on y partage, on y sourit à la vie, on s’y découvre et on a l’impression d’avoir été adopté dans une nouvelle (et graaande) famille. C’est l’impression que ça m’a donné quand j’étais dans la famille de mon ami Martin, l’impression d’en avoir enfin une vraie. Si vous en cherchez une, c’est clairement là-bas que vous la trouverez ! Je me souviens aussi de la voisine qui me disait que la prochaine fois que je devais venir, elle voulait que je vienne chez elle. Des gens adorables. Les rencontres sont le meilleur d’un voyage.
#3 Un patrimoine historique et atypique (mais pas moins esthétique !)
Voici une bonne raison pour ceux qui, comme moi traquent les merveilles du monde classées par l’UNESCO. Le Paraguay abrite un patrimoine impressionnant de ruines jésuites au sud du pays, à Trinidad. Certes ce ne sont pas les plus vues au même titre que les monuments qu’on voit sans cesse en photo de couverture des guides de voyage mais elles en valent sûrement le détour. Et c’est le cas de le dire, car parfois les visiteurs en provenance d’Argentine font justement ce petit retour par la frontière pour les voir. Si vous demandez aux locaux, cette terre guarani a des mythes et légendes qui la rendent encore plus exotique et mystique et c’est ça qui fait aussi partie du trésor national.
Le Paraguay est aussi pittoresque qu’atypique, comme ici à Atyrá, un bel exemple de conjonction entre l’architecture, l’art et l’histoire. Elle renferme le complexe de Marianela, une zone de retraite spirituelle, à l’architecture médiévale impressionnante. Comme les monastères du Moyen Âge, la construction se compose de deux cloîtres intérieurs avec des couloirs à l’intérieur articulés autour d’une église centrale. L’espace est géré par une communauté rédemptoriste, et invite à échapper à la routine de la ville pour se déconnecter en profitant du paysage, du calme de la nature et de la tranquillité. Des gens choisissent de venir y passer quelques jours loin de tout pour recharger les batteries tout simplement. Autres points forts, tout y est préparé avec les produits de la propriété et l’art paraguayen y est fortement mis en valeur. Portes, fenêtres, sols, fresques ont été réalisés avec le travail et l’art paraguayens.
Ensuite, on a bien sûr Asunción, la capitale ensoleillée, colorée, coloniale, conviviale, où faire des rencontres, et surtout qui ne se visite pas comme les autres. Ce n’est pas ici que vous monterez dans un bus « hop on hop off ». Vous prendrez un bus typique à l’ancienne, vivrez le trajet au même rythme que les locaux, vous vous arrêterez sur une place proche du centre puis commencerez à vous perdre et arpenter les rues et vous y constaterez d’étranges contrastes. Une balade hors du temps où on oublie tout à la douceur de l’été et le plaisir de ne croiser que des locaux. Jusqu’à longer la Costanera où finir la balade et voir un magnifique coucher de soleil.
D’autres villes aux alentours à moins de deux heures de route, ont également leur charme et méritent la visite. Voir un autre coucher de soleil à San Bernardino, aller faire des provisions de dentelle Ñanduti à Itauguá, aller à Aregua, où le dépaysement est garanti, avec son air de bout du monde au bord d’un lac ou sur les traces d’une station de train abandonnée en pleine nature verdoyante. Ces villes pleines de charme exotique ne manquent pas.
#4 Un pays de safaris avec une faune et flore unique
Le pays regorge de grandes régions marécageuses et sauvages, de savane et de brousse, comme le Chaco. Ces réserves naturelles comme en Afrique sont un tel trésor que ça ne m’étonnerait pas si dans le futur plus de safaris s’y développent.
#5 L’artisanat : Call of (Ñan)dutí
Ce n’est plus un secret, il y a beaucoup de talent artistique dans l’ADN des Paraguayens. Les marchés locaux recèlent de ces trésors fabriqués avec amour, entre poteries, céramiques, dentelles ñandutí…on trouve d’ailleurs celles-ci dans bon nombre de magasins. S’il y a quelque chose à ramener, c’est bien ça. C’est une partie très importante de la culture guarani. L’histoire serait née au XVIè siècle quand les espagnols ont introduit la dentelle au Paraguay. Prononcé nyan-doo-TI, le nom Ñandutí se décompose en la racine du mot Ñandu qui signifie « araignée » en langage guaraní et en entier ça donne « toile d’araignée ». Si vous remarquez bien, telle qu’elle est tissée, cette dentelle imite aisément l’apparence d’une toile d’araignée. C’est un travail remarquable, complexe, fragile et minutieux réalisé par les femmes du pays. Cette fabrication des dentelles a justement débuté à Itauguá, elle est une vieille tradition de la communauté indienne du Paraguay. Pour comprendre l’origine de la dentelle il faut s’en référer à la légende qui raconte qu’une jeune femme paraguayenne inquiète de ne pas voir son fiancé le jour de leur mariage, part à sa recherche dans les bois. Elle finit par finalement tomber sur son corps et reste avec lui toute la nuit. A l’aube, elle s’aperçoit que son corps est recouvert de toiles d’araignées aux reflets vifs. Inspirée par cette découverte, elle repart chez elle cherche de l’aiguille et du fil puis revient pour imiter le travail des araignées et lui crée ainsi une pièce de toile de quoi l’envelopper. Et c’est ainsi qu’est né le Ñandutí.
Les toiles de Ñandutí souvent de couleurs vives (aux couleurs de l’arc-en-ciel) sont des broderies très délicates. On les trouve sous forme de vêtements, en particulier les robes comme les tenues traditionnelles et les robes de mariée, de linge de maison, de sets de table etc. Souvent, vous verrez différents motifs sur les dentelles : des animaux comme des papillons, des oiseaux, des perroquets, des abeilles, des plantes comme des palmiers, des fleurs typiques comme le jasmin, les marguerites, des étoiles, des épis de maïs, des lanternes, des paniers, différentes formes géométriques, qui sont autant d’éléments empruntés à la vie locale.
J’ai justement ramené la jolie robe en dentelle jaune que vous voyez ci-dessous, avec laquelle j’ai fait quelques shootings photo devant les monuments parisiens pour rendre hommage à ce pays que j’aime tant. J’ai également ramené des sets de table et une poupée danseuse locale qu’on voit ci-dessous aussi.
#6 Un pays tellement festif avec sa musique folklorique
L’envoûtement de ce pays passe certainement par le doux son de son symbole national musical : la harpe. Cet instrument est un indissociable de la culture paraguayenne. Il aurait été introduit par les missionnaires jésuites durant le XVIè siècle. Le Brésil a son Christ, le Pérou a son Machu Picchu, l’Argentine a son tango et le Paraguay a sa harpe. Et son pouvoir incroyable de provoquer des émotions…lorsque j’étais à l’aéroport pour quitter le Paraguay, j’ai entendu un homme jouer de la harpe juste devant notre porte d’embarcation (d’ailleurs je n’ai jamais eu une attente aussi agréable!), les larmes sont directement montées tant les souvenirs que ce pays m’avaient offert pendant ces quelques semaines passées défilaient déjà dans ma tête.
#7 La cuisine locale : vous prendrez bien un verre de tereré ?
Passons maintenant à table ! Et voyons comment se compose la cuisine paraguayenne.
On commence par la boisson incontournable d’un séjour là-bas, le vénéré tereré, il est une véritable religion dans le pays ! Il est bu à toutes les sauces, un apéro, une médecine, une drogue, une addiction, au départ on se demande ce que c’est…goûtez-y au moins une fois pour voir si vous y prendrez goût justement 😉 Personnellement, j’ai trouvé ça très amer mais peut être qu’avec l’habitude d’en boire je n’y ferais plus attention au fil du temps. Sa composition est faite de la plante de Yerba Mate, une espèce amazonienne semblable à du houx, dont on va torréfier les feuilles puis elles ressembleront à celles qu’on trouve dans les petits sachets de thé.
Ce rituel ancestral, on le retrouve d’ailleurs aussi dans d’autres pays d’Amérique du Sud, en Argentine, au Chili, en Uruguay notamment, sous un nom différent, le « maté« . Partout, grâce à sa fraîcheur, il aide certainement à mieux supporter la chaleur bien connue dans cette région du monde. Puis il aurait également des vertus médicinales. Excellente pour la santé, il stimulerait le système nerveux, serait bon pour le coeur et constituerait également un bon traitement contre l’hypertension ou encore contre le cancer. Il existe aussi des thés guaranis qui aident à la digestion (ça aussi, j’en ai ramené!), vive les remèdes de plante !
Dans les rues, on voit souvent des gens posés dans un recoin, un rebord de trottoir, en train de préparer cette infusion dans une grosse bombonne (vous en voyez plein sur la photo ci-dessous) pour ensuite la boire dans un verre avec sa paille traditionnelle « la bombilla« . Elle a la forme d’une cuillère filtre au bout et une extrémité de chicha. Le récipient ou petite gourde dans laquelle on boit s’appelle une calebasse pour le maté, et la guampa pour le tereré. J’ai ramené un verre de ce type décoré, brodé avec le mot Paraguay.
Pour un moment convivial et fraternel (puisque tout le monde se le partage et boit dans la même bombonne), il aiderait d’après une ancienne tradition à passer le temps plus lentement. On ne se demande plus d’où vient « l’horaire paraguayenne » qui consiste à bien prendre son temps.
Parmi les spécialités locales, on dénote entre autres : mbeju, sopa paraguaya, pastel mandio, chipa, empanadas, chipa guazu, qui sont faits avec de la farine, du manioc, de la farine de maïs, etc mais aussi les fameux asados (barbecues carnivores), véritables institutions ici !
Ou encore une autre boisson, le Guaraná (une boisson pétillante goût cerise) qui prend ses origines du Brésil, le café (en Amérique du Sud ce sont les champions!) et le dulce de leche avec son délicieux goût de caramel qu’on retrouve dans plusieurs pays du continent aussi.
Si je devais donner une #8è raison ce serait sans hésitation, le climat ! Toute l’année, le Paraguay n’échappe pas à la chaleur.
Et voilà comment vous tombez amoureux de ce pays ! Un pays qui a bel et bien la fibre musicale, à la fois exotique, dépaysant et séduisant, avec un caractère unique et plein de surprises. Ses traditions, sa culture ancestrale, ses lacs et ses rivières, ses réserves naturelles qui continuent de survivre à la mondialisation, ce petit havre de paix avec une nature qui a gardé ses droits et reste préservée loin du tourisme de masse. Tel Christophe Colomb, on a l’impression d’être un explorateur pionnier, à la conquête d’un nouveau monde inexploité et caché…et qu’est ce que je l’aime ce monde.
C’est l’un des voyages que j’ai le plus aimé, d’une part dans l’indépendance et la liberté de la visite (sans être entourés de groupes avec guide), de tomber sur des lieux au hasard pas forcément répertoriés sans les avoir vus partout avant, de voir une communauté soudée, humaine et proche de sa terre, trouvant tous les moyens d’être heureux même en étant pauvre. Car on le sait, la vraie richesse, c’est celle qui vient du coeur. On peut être pauvre et sourire et on peut être riche et malheureux. Alors prendre le temps de se poser, d’observer la vie et réaliser la chance qu’on a. Et de celui-ci j’en ai tiré la leçon d’apprécier les plaisirs simples de la vie, se rendre compte des choses que l’on a et qu’on a pas besoin de plus si ce qu’on a est déjà suffisant pour vivre, pas besoin de superflu. S’en contenter, c’est ça qui nous rend heureux dans notre vie et enrichi de l’intérieur. Je l’avais déjà réalisé à Cuba et ce voyage a conforté ce fait. Ce voyage a été pour moi, une révélation.
Je vous ai maintenant donné toutes les raisons de venir à la rencontre de ce pays si extraordinaire. Alors, un conseil, découvrez-le avant tout le monde et allez-y avant qu’il ne devienne trop populaire !
Une fois de retour, je serais ravie que vous partagiez avec moi votre expérience et votre vision du pays, à votre tour 🙂
Alors n’hésitez pas à me l’écrire en commentaire !